Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lire la Bible
Lire la Bible
  • Croyant, non-croyant, athée, agnostique, chrétien ou non, la Bible est un texte de référence culturelle, morale, religieuse. Un texte qui fait débat et questionne entre vérité, foi, raison, histoire, science, doute... Cherchons ensemble !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
Derniers commentaires
29 avril 2010

lecture de saint Marc (2)

La fin de l'évangile de Marc, nous invite à tout reprendre depuis début. Le Christ, mort, est ressuscité. Cette Bonne Nouvelle est fragile, mal acceptée par les femmes qui entendent pourtant l'annonce, mal acceptée également comme nous l'avons vu par les Apôtres et par la première communauté chrétienne; mal acceptée également pourrait-on dire, et cela est un euphémisme, deux milles ans après... Le jeune homme vêtu de blanc nous suggère une piste pour comprendre et rencontrer le Ressuscité (Mc 16, 7) : nous rendre en Galilée, c'est-à-dire repartir de là où tout a commencé, ainsi que nous l'avons noté dans le dernier billet en rappelant Mc 1, 9-15.

Dans l'Ancien Testament, le nom « Galilée » revient une dizaine de fois. Nous ne reprendrons pas chacune de ces citations. Reprenons seulement deux citations qui nous semblent intéressantes pour notre lecture de Marc : 2 R 15, 29 et Is 8, 23, la plus importante à notre avis étant celle d'Isaïe (prophète que Mc 1 cite au sujet de Jean Baptiste, juste avant de situer Jésus en Galilée en Mc 1, 2-3) : « Mais ce n'est plus l'obscurité pour le pays qui était dans l'angoisse. Dans un premier temps le Seigneur a couvert d'opprobre le pays de Zabulon et le pays de Nephtali, mais ensuite il a couvert de gloire la route de la mer, l'au-delà du Jourdain et le district des nations. » (Is 8:23 TOB) Dans le grec, l'expression district des nations est en fait traduit par la Galilée. Je vous invite à aller relire le contexte de ce verset ! Le peuple du Royaume du Nord et donc habitant la Galilée a été déporté dans le passé (ce que rapporte 2 R 15,29). Il a été humilié, marchant dans les ténèbres de l'angoisse mais dans l'avenir, il reviendra d'exil. Isaïe poursuit par cet oracle bien connu que nous relisons chaque année lors de la messe de la nuit de Noël : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre, une lumière a resplendi. 2 Tu as fait abonder leur allégresse, tu as fait grandir leur joie. Ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit à la moisson, comme on jubile au partage du butin. 3 Car le joug qui pesait sur lui, le bâton à son épaule, le gourdin de son chef de corvée, tu les as brisés comme au jour de Madiân. 4 Tout brodequin dont le piétinement ébranle le sol et tout manteau roulé dans le sang deviennent bons à brûler, proie du feu. 5 Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné. La souveraineté est sur ses épaules. On proclame son nom: «Merveilleux - Conseiller, Dieu - Fort, Père à jamais, Prince de la paix.» 6 Il y aura une souveraineté étendue et une paix sans fin pour le trône de David et pour sa royauté, qu'il établira et affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours - l'ardeur du SEIGNEUR, le tout-puissant, fera cela. » (Is 9:1-6 TOB). 

Sans trop forcer, croyons-nous, le rapport à la Galilée établi dans l'évangile de Marc, nous avançons l'idée que la Galilée n'est pas seulement une région géographique pour Marc. Elle est le lieu qui symbolise la déportation et les ténèbres, mais elle est le lieu qui symbolise également la joie du retour des déportés et la lumière naissante de la libération. Comment dès lors ne pas y voir une annonce de la Mort et de la Résurrection ? Ténèbres de la mort et du tombeau : déportation au monde des morts; grande lumière du matin de la Résurrection : allégresse du retour parmi les vivants de celui qui était mort. Un nouveau début offrant la fin de tout esclavage (Is 9, 3), de toute guerre (Is 9,4) par un enfant sur les épaules duquel se trouvent la souveraineté et la paix sans fin pour le trône de David, toutes deux données par l'ardeur du Seigneur, le tout Puissant. La crainte, la peur, les tremblements et le silence des femmes au tombeau sont légitimes. Mais elles doivent avoir confiance et annoncer à tous, pas seulement aux apôtres mais à tous, que le Galiléen déporté dans les ténèbres du monde des morts, comme en exil, est revenu parmi les vivants. Il a détruit l'esclavage de la mort. Son règne a commencé : un règne de paix pour toujours donné par le Seigneur Dieu lui même comme il l'avait promis par la bouche des prophètes. Comme lui au début de son ministère (Mc 1, 15), il faut annoncer que « les temps sont accomplis, le Règne de Dieu s'est approché; convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. » dans la mort et la Résurrection de Jésus, les temps annoncés par les prophètes dans lesquels Dieu devait agir sont accomplis, Dieu règne désormais sur la mort, il nous faut convertir nos peurs et nos tremblements, nos silences et nos craintes en croyant à la Bonne Nouvelle de la Résurrection. Les signes sont là : ceux que Jésus a accompli autrefois, il continue de les accomplir aujourd'hui, à nous de les discerner. L'enseignement de Jésus avant sa mort prend tout son sens aujourd'hui qu'il est ressuscité. Il nous faut donc relire tout ce que l'évangéliste a consigné dans son évangile afin de rencontrer le Christ Ressuscité dans la Galilée où nous sommes, dans le lieu de nos ténèbres et de nos angoisses : là se tient le Ressuscité, debout, nous invitant à convertir nos coeurs à la Bonne Nouvelle : la vie est plus forte que la mort, la lumière est plus forte que les ténèbres; c'est le temps du retour d'exil pour tout le monde, sur une terre donnée par Dieu, terre de justice et de paix.

Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Publicité