Eve a-t-elle mangé la pomme ?

Ce titre n'est pas de moi ! Il faut rendre à César ce qui est à César et à frère Vincent, ce qui est à frère Vincent. Frère Vincent PARIS, de l'ordre des Prêcheurs (Dominicains) a en effet doné en décembre 2006 une conférence portant ce titre dans la paroisse où j'étais vicaire. Décédé d'un cancer en mai 2007 âgé de 30 ans, j'en profite au passage pour lui rendre hommage.

Si je reprends ce titre, c'est parce qu'un tantinet provocateur et humoristique, il me semble poser une question de fond sur le texte de la Genèse. Quel est son statut ? Comment le lire ? On n'écrit pas un roman policier comme un article de journal, ni non plus une poésie comme une dissertation. De même on ne lit pas un roman policier comme un article de journal, une poésie comme une dissertation. Les canons d'écriture, les règles littéraires, ne sont pas les mêmes; notre lecture non plus. La Bible contient de la même façon un certain nombre de livres dont les buts sont différents, dont les genres littéraires ne sont pas les mêmes. Parfois, un même livre peut offrir des genres littéraires différents. Ne pas en tenir compte peut mener à des lectures stériles. L'une des premières questions qu'il nous faut nous poser est donc certainement, celle du genre littéraire de la Genèse et en particulier de ses 11 premiers chapitres qui reprennent, nous le savons, des mythes du Proche Orient.